Mon corps, mes complexes
Aujourd’hui je souhaite vous parler d’une thématique centrale dans le rapport à soi et les troubles du comportement alimentaire. Il s’agit des complexes.
Comme vous, j’ai eu des gros gros GROS complexes sur mon physique. Des complexes si profondément ancrés que certains jours je n’osais même plus sortir dehors, car je ne voulais surtout pas que l’on puisse me voir, moi et mon corps. D’autres fois, je n’arrivais même pas à prendre de douche sans pleurer toutes les larmes de mon corps, tellement j’avais honte de mon reflet dans le miroir. Je m’habillais le plus amplement possible, et ces vêtements informes que je n’aimais pas me cachaient du regard des autres.
Je n’osais même plus me regarder, car tout ce que je voyais, c’était mes cuisses énormes et pleines de gras, toutes molles. Mes cheveux secs et fourchus. Mes yeux trop rapprochés. Mes bras mous et gonflés. Bref, tout me rendait dingue. Le pire, c’était quand même mon ventre. Je n’ai jamais aimé cette partie de mon corps. Alors je la maltraitais. Des palper-rouler violents aux bandages autour de la taille, j’ai tout fait pour faire disparaître cette partie de mon anatomie. Mais rien n’y faisait, tous les matins il était toujours là.
Vivre en étant complexée maladivement est source de beaucoup de souffrance et de maltraitance envers soi-même.
A cette époque, je pensais que ma vie serait enfin « calée » lorsque j’aurais perdu du ventre. En finir avec mon ventre était même devenu une obsession, parce que je m’étais convaincue que je m’accepterai seulement quand le combat serait terminé.
Bien évidemment, aujourd’hui mon ventre est toujours à sa place. Avec des jours où je suis ballonnée, des jours où j’ai trop mangé, des jours où j’ai mes règles. Et ce serait mentir que de dire que le chapitre « mon ventre, ma galère » est terminé. Oui, je complexe toujours sur mon ventre. Mais pas tous les jours. Pas maladivement ni obsessionnellement.
Et j’ai compris avec le temps que on ne pouvait pas être content de soi à 10000% à chaque instant de notre vie. Car on est humains. Les complexes, c’est nul, mais c’est une réalité. On ne peut pas faire comme s’ils n’existaient pas, car quand on se sent pas bien dans sa peau, c’est difficile de faire autrement. Pour autant, c’est parfaitement normal de ne pas être ok à chaque instant avec son corps. Tout le monde a des complexes, même la fille sur Instagram qui semble pourtant parfaite (je dirai même que surtout cette fille-là a des complexes).
Ce qui est problématique, c’est quand ces complexes deviennent trop puissants et que vous leur accordez trop de crédit.
Mais si vous apprenez à vivre avec, comme moi et mon cher ventre, avec le temps (et il va falloir être patient), vous verrez qu’en sortant le nez de votre problème il retournera à sa place. On se fait une montagne de notre complexe, alors qu’en fait ce n’est pas forcément si grave.
Mon conseil serait donc de prendre patience, de vous détendre et de dédramatiser. Tout le monde complexe, tout le monde a de la cellulite, et la Terre continue de tourner pour autant.
Prenez soin de vous,
M.