Les 3 étapes de la guérison d’un TCA

Peut-être que tu demandes aujourd’hui par quelles phases tu vas passer dans ton parcours de réconciliation avec ton corps et la nourriture. Pour tout savoir, je t’emmène avec moi dans le quotidien de ma guérison. 

J’ai beaucoup parlé de « comment » sortir de l’obsession alimentaire grâce à des actions, des réflexions personnelles… mais il me semblait important également de raconter le quotidien de cette guérison. Parce que nulle part on ne sait comment ça se passe concrètement dans notre tête quand on veut se sortir de cette galère. Alors prêt(e) à m’accompagner ? 

 

  1. L’acceptation 

 

Ça me semble si évident aujourd’hui et pourtant j’étais bien loin de l’admettre à l’époque ! Mais voilà, si je veux guérir, je dois le vouloir pour de bon. Et là, je pense que je me suis longtemps cachée derrière mille excuses. Je croyais vouloir m’en sortir, mais en fait j’étais incapable de reconnaître que mes manières de penser et de vivre étaient malsaines.

Pour moi, sortir de l’obsession alimentaire était important, mais je préférais avant tout l’idée de perdre du poids.  

Tant que je n’avais pas complètement et sincèrement accepté le fait que j’avais un problème avec la nourriture et avec mon corps, je ne pouvais pas guérir. Tant que je n’admettais pas que ma santé mentale et physique étaient prioritaires sur une perte de poids ou une taille de pantalon, je ne pouvais pas avancer. 

Donc l’étape la plus longue a bien été celle de l’acceptation. Seule cette dernière m’a permis d’ouvrir la porte à une vie où la nourriture n’est plus un problème. 

Acceptation = question de temps.

 

      2. Le combat 

Une fois que j’ai été au clair avec moi-même et que j’ai arrêté de me voiler la face (le fameux « non mais je veux m’en sortir » alors que j’ai mangé des brocolis vapeur au diner et que j’en suis à ma 2ème séance de sport de la journée OU BIEN le célèbre « oui, promis j’arrête » alors que je suis en train de dégommer mon 2ème paquet de pain de mie au beurre dans une crise de boulimie), j’étais prête à me battre. 

Parce que dans ma tête, c’était réellement ça :

un combat contre mon obsession – et non plus un combat contre moi-même, nuance importante.

Et pour être tout à fait honnête, je pense encore aujourd’hui que je me suis battue farouchement contre toutes mes pulsions et comportements déviants. 

J’aurais aimé te dire qu’il n’y a eu que de la paix et de l’acceptation radicale, mais ce n’est pas le cas. Pourquoi ? Parce que c’est dur de sortir d’une obsession alimentaire. On ne va pas se mentir, un TCA c’est galère à vivre, mais c’est aussi galère à en sortir. Parce que ça fait peut-être des mois, des années que tu vis avec cette mentalité restrictive et que tu t’empêches de vivre. Pour « déprogrammer » ton cerveau à penser à travers le filtre d’un TCA, et changer tes habitudes, tu penses bien que les résultats n’arrivent pas du jour au lendemain, mais que le processus demande pas mal de détermination. 

Dédramatisons, nous avons tous un côté « boxeur sur le ring » en nous, parce que la vie n’est pas un long fleuve tranquille. On sait que parfois, il faut être fort et qu’il faut lutter pour obtenir ce que nous voulons. Même si je rêve d’un monde d’amour et d’eau fraîche, le combat est une vérité, et malgré sa connotation péjorative de violence, il peut apporter bien des choses positives. Comme une guérison tiens ! 

Alors oui, le combat et tout ce qu’il implique (la souffrance, la concentration, la détermination, l’entraînement sans relâche, mais aussi l’espoir de la victoire et la confiance en soi) est une des étapes de la guérison. 

Combat = question d’intensité.

 

    3. La résilience. 

 

Une fois que l’on a accepté de regarder son problème en face, qu’on a admis vouloir guérir et qu’on s’est lancé dans le grand bain de la vie, on se rend compte que tenir bon est la seule manière d’y arriver. 

Parce que dans un combat on peut se prendre des coups ; mais si on abandonne à la première difficulté, on ne s’en sortira jamais. Seuls la résilience, le « je tiens bon », la détermination m’ont poussés à continuer chaque jour à normaliser mon rapport à la nourriture.  

Chaque jour je décidais que j’étais plus forte que mon obsession de la nourriture ou la phobie de mon corps.

À chaque instant je prenais mon courage à deux mains pour me regarder dans le miroir sans me détester, pour manger un vrai repas que je n’allais pas vomir, pour ne pas faire du sport-punition (qui n’est pas pareil que le sport plaisir, rappelons le !), pour ne pas me traiter avec violence. Et c’est cette endurance qui m’a permis de m’en sortir.  

 

La guérison n’est pas un sprint, c’est plutôt un marathon. 

 

silience = équilibre entre intensité et durée.

 

Alors je ne peux t’encourager à te traiter avec douceur et patience (je sais, c’est dur , et ça sonne fleur bleue !) car c’est un cheminement qui demandera beaucoup d’humilité.

Et c’est pour ça que c’est si beau de guérir : parce qu’après, tu ne pourras plus jamais te perdre. 

Je te souhaite du courage et t’envoie toute mon énergie positive (et j’en ai en stock de la bonne énergie !) pour cette nouvelle vie. 

 

Prends soin de toi, 

M.