Comment perdre du gras
Je pense que cette question j’ai du me la poser un milliard de fois. Ainsi que « comment perdre du poids ». Sans mentir, j’étais obsédée par ces questions. Je les ai demandées à Google, à des livres, à des programmes sportifs, à des thérapeutes… Je devais savoir comment faire pour être mince (pour ne pas dire maigrichonne). A tout prix. Peu importe si ma santé était en danger, tant que l’aiguille sur la balance descendait. Et peut-être que vous aussi vous vous demandez comment faire pour perdre du ventre, des poignées d’amour, des bras, des coudes (eh pourquoi pas des coudes ?).
Petit tour d’horizon de la course à la minceur.
Toute cette recherche pour modifier mon corps a duré plus de dix ans. J’ai sauté de régime révolutionnaire en remède miracle, espérant à chaque nouvelle tentative que c’était la bonne, que enfin cela marcherait et que je pèserai quelque chose comme 47 kilos. Et que seulement à ce moment je connaîtrais la paix et le bonheur.
Mais il faut faire barrage contre les idées reçues.
1. On ne peut pas perdre du gras localement.
Autrement dit, si vous voulez perdre des cuisses, cela ne sert à rien de manger deux radis par jour et de faire mille squats. D’une part, votre corps se mettra en mode famine avec une telle diète. D’autre part, les squats vont muscler vos quadriceps (les gros muscles des cuisses), et le muscle est volumineux et plus lourd que le gras : vous allez donc prendre de la masse musculaire (qui se traduira par des grammes en plus sur la balance ainsi que des centimètres en plus de tour de jambe), et vos cuisses ne sembleront pas plus minces, mais plus toniques, voire plus volumineuses.
Pour ma part, j’ai toujours voulu perdre du ventre. Toujours. Alors je faisais des abdominaux pendant des heures. Sérieusement, si je mets bout à bout tous les moments où j’ai fait des crunchs et du gainage, il se passerait bien une année. Pour autant, je ne perdais pas de ventre. Et je n’avais même pas l’ombre d’un six-pac. Je pensais que c’était terriblement injuste, mais ça ne l’est pas.
Si vous voulez perdre « des cuisses », « du ventre », « des bras », c’est votre corps tout entier qui va s’adapter à vos efforts. Vous allez perdre des cuisses, mais aussi de la poitrine, des fesses ou du visage. Le corps est un tout et on ne peut pas isoler une partie.
2. Il n’y a pas de miracle.
C’est une triste vérité que j’ai eu du mal à voir en face. Je voulais y croire, mais ce n’est pas possible. Non, on ne peut pas perdre cinq kilos en deux jours. Et la soupe au chou ne vous fera pas mincir par enchantement. Même si vous en videz un saladier entier.
Pour perdre du gras, il suffit d’être en déficit calorique.
ALERTE ALERTE. Votre corps n’est pas fait pour endurer la privation, et vous restreindre n’aura pour conséquence qu’une prise de poids. Si vous en doutez encore, allez lire les articles que j’ai fait à ce sujet.
3. Perdre du poids et Bonheur, deux concepts étrangers.
Pendant cette décennie de régimeuse, j’étais si profondément convaincue que je serai plus heureuse lorsque je serai plus mince, que je n’ai jamais réellement apprécié les moments de bonheur qui se présentaient à moi. J’étais constamment obsédée par ce que j’avais mangé la veille, ce que j’allais manger et ce que je pourrais manger, si bien que mon attention n’était focalisée que sur les régimes et la nourriture. Du coup, je me fermais à de nombreuses choses qui auraient pu me rendre heureuse, si seulement j’avais levé la tête de mes bourrelets imaginaires.
Autrement dit, croire que votre bonheur dépend d’un tour de taille revient à poursuivre une chimère qui vous fait perdre votre temps.
Même si vous en êtes convaincue aujourd’hui, je vous l’assure, vous ne serez pas plus heureuse lorsque vous ferez une taille 36. Parce que le bonheur ne se résume pas à une équation aussi simple.
D’ailleurs, lorsque vous aurez 80 ans, vous préférerez dire « j’ai été mince » ou « j’ai été heureuse » ?
Sur cette douce question, je m’en retourne manger mon Oréo.
Prenez soin de vous,
M.