Comment survivre aux fêtes de fin d’année ?

Aujourd’hui je souhaitais vous parler d’un sujet plus que d’actualité : les repas de fin d’année. Ne partez pas tout de suite vous cacher sous un plaid, moi aussi j’en avais peur, je vous rassure ! 

Pour moi, les fêtes de fin d’année cristallisaient absolument TOUTES mes angoisses du moment. À savoir être en famille et faire face aux non-dits, aux blessures d’enfance, à ma grand-mère qui me crie dessus parce que je ne me mange « rien » (alors que j’en suis à ma 8ème assiette de saumon !), aux obligations qui font que je ne suis pas maître de mon emploi du temps (finie la solitude et les moments pour m’aérer dehors !), mais surtout, la nourriture 

Noël c’était pour moi la débauche ultime parce que sur la table et dans le frigo, je trouvais tous les aliments riches, caloriques et « tabous » que je m’interdisais tout au long de l’année.

Je savais que ça allait mal se passer à table, parce que j’allais trop manger, donc grossir, donc me sentir minable et la plus nulle sur terre parce que j’ai osé me resservir deux fois de la bûche au chocolat. Bref, l’enfer. 

Je passais tous mes Noël en famille la tête dans la cuvette à me faire vomir, et culpabilisais pendant tout un mois parce que j’avais jugé que j’étais un ogre sans limite d’appétit. Et paradoxalement, même si je savais que cette 3ème part de bûche allait me faire sentir mal, et que j’allais forcément aller la vomir, je me resservais quand même. J’en reprenais justement parce que je me disais que je pouvais « effacer » les calories en allant les vomir aux toilettes. Ce qui me poussait encore plus à manger, donc à vomir, donc à manger, etc etc. 

C’est le cercle vicieux qui se mettait en place car j’abordais la journée de Noël la boule au ventre en me disant que je ne devais surtout pas trop manger le matin, puisque le soir c’était « the » repas. Du coup je m’affamais toute la journée, redoutant tous les plats qui allaient être devant moi dans quelques heures. Pour finir, j’arrivais le soir le ventre vide, me jetais sur toute la nourriture que je m’étais pourtant interdit de manger, et me disais que de toute manière j’irai la vomir et comme ça je ne grossirai pas. 

 

Est-ce que vous voyez à quel point dès la première heure de la journée je mettais absolument toutes les chances de mon côté pour faire une méga crise de boulimie ? En me focalisant sur la privation, et en m’ordonnant de bien me tenir le soir devant mon assiette, je préparais inconsciemment ma séance de binge eating ! Ni plus ni moins ! 

 

Imaginez plutôt que dès le matin, je sois heureuse à l’idée de partager ce moment avec toute ma famille que je ne vois pas souvent. Que j’aille prendre un bon gros petit déjeuner qui me fait plaisir avec mes cousins, que j’aide mes parents à cuisiner plutôt que me cacher dans ma chambre pour ne surtout pas voir toute la nourriture, que j’assume de sortir me balader une heure avant le repas (et tant pis si mon oncle râle parce que les jeunes ne savent pas se tenir !), que j’arrive détendue au repas, avec l’envie de goûter les jolis petits plats que j’ai cuisiné dans l’après-midi, que je mange à ma faim, voire un peu plus (parce qu’on le sait bien, Noël c’est aussi un moment où on mange plus, on se fait plaisir. ET ALORS ? La Terre ne s’arrête pas de tourner !). Que j’accepte de me resservir une 2e assiette de bûche sans me culpabiliser mais en rigolant aux blagues de mon père (que je connais pourtant par cœur !), et sans me dire que je vais aller la vomir ensuite…  

Croyez-vous que je vais devenir obèse après une telle journée ? Pensez-vous que je vais prendre 10 kilos en profitant simplement de ce repas à sa juste valeur ? 

Et surtout, quelle attitude va me rendre plus heureuse ? Celle de déprimer, de me morfondre, de m’apitoyer et de me culpabiliser ? Ou plutôt l’attitude qui me fait lâcher prise et profiter du moment présent sans me retourner les intestins dans les toilettes ? 

 

Aussi, je ne saurai que t’inviter à te f*utre la paix et te laisser vivre pendant les fêtes. Car la culpabilité entraîne les craquages et la déprime.

Alors que si tu acceptes de vivre (et plus survivre !), les choses se passent bien plus simplement.

Sur ce, je te souhaite de très belles fêtes ! 

M.