Qu’est ce que je peux manger ?

Manger devrait être la chose la plus simple du monde ! Pourtant, cette question m’a habitée pendant 13 longues années. C’est que ça ne doit pas être aussi simple que cela !

A partir de l’adolescence, j’ai commencé à m’intéresser à l’alimentation, à mon poids et  à mon apparence. Je me demandais quels étaient les meilleurs aliments pour perdre quelques kilos, pour brûler des calories, ceux qui étaient le moins gras, les plus sains, les plus naturels… Je n’ai cessé de chercher ce que je pouvais bien mettre dans mon assiette et dans mon estomac pendant de nombreuses années.

A force de découvrir des régimes en tous sens comme le high fat/low carb, le véganisme, le crudivorisme, le paleo, le régime IG bas et compagnie, je me suis créée de multiples règles alimentaires. Je devais manger plutôt ceci; je ne devais pas manger cela; il faudrait que je mange plus de ça et moins de ça; je dois manger à telle heure et telle quantité.

Bref, je m’étais construit une véritable forteresse de croyances alimentaires qui, loin de m’aider, me paralysaient.

J’étais perdue, je ne savais plus quand, quoi et comment manger.

Et je me retrouvais tous les jours à me poser cette question : qu’est ce que je peux bien manger ? Sachant que je n’avais pas le droit de manger du gluten, que je ne mangeais plus de produits industriels ni de produits dérivant des animaux, que je digérais mal les légumineuses, qu’il ne fallait pas faire cuire ses aliments, que je devais manger bio et local, qu’est ce que je pouvais bien mettre dans mon assiette en dehors des carottes crues ? De même, sachant que la veille j’avais mangé telle quantité, et l’avant-veille une autre, qu’est ce que j’avais le droit de manger ?

Toutes les informations que j’avais acquises sur internet et dans des bouquins de diététique n’avaient fait que me perdre. Certes, j’avais appris de nombreuses choses qui me permettaient de faire des choix en conscience et en connaissance de cause. Néanmoins, je me suis complètement perdue dans ce dédale alimentaire.

Ma journée étaient remplie au ras-bord par des pensées et des considérations alimentaires. Sans compter le temps passé à faire des courses et à cuisiner.

J’étais devenue esclave de la nourriture.

Du moins, c’est comme ça que je le vivais. Pourtant, j’ai réalisé qu’on ne peut pas devenir esclave du riz ou du chocolat. On se rend esclave de nous-mêmes, parce que nous sommes à l’origine des pensées et des convictions qui nous poussent à agir dans un certain sens.

C’est lorsque j’ai réalisé que la prison alimentaire qui me rendait la vie insupportable n’était autre que MA prison, que j’ai pu m’en évader.

Eh oui ! A force de mettre mon attention sur ce que je mangeais plutôt que sur la manière dont je percevais les aliments, je noyais le poisson dans l’eau. Quand j’ai enfin levé le nez de toute ma « culture » alimentaire, je me suis rendue compte que ma vie était devenue comme une chambre d’ado : sens dessus dessous !

Toutes les règles et contraintes que je m’étais imposées n’avaient fait que brouiller un message pourtant très simple : qu’est ce que j’ai envie de manger, là, à cet instant ?

Et c’est aujourd’hui le message que je voudrais vous donner. Au lieu de chercher ce que vous devez/avez le droit/pouvez manger, demandez-vous plutôt ce qui vous ferait plaisir, et ce qui vous fait envie. Et aux oubliettes vos croyances alimentaires, car elles seules sont responsables de votre confusion.

Prenez-soin de vous,

M.